L’habitat participatif : qu’est-ce que c’est ?
Commençons par la partie un peu ennuyante mais tout de même très importante : la loi.
Rappel de la définition de l’habitat participatif par la loi ALUR (article L. 200-1) : « L’habitat participatif est défini par la loi ALUR comme une « démarche citoyenne qui permet à des personnes physiques de s’associer, le cas échéant avec des personnes morales, afin de participer à la définition et à la conception de leurs logements et des espaces destinés à un usage commun, de construire ou d’acquérir un ou plusieurs immeubles destinés à leur habitation et, le cas échéant, d’assurer la gestion ultérieure des immeubles construits ou acquis ».
Définition de l’habitat participatif
L’habitat participatif existe grâce à des personnes se regroupant pour réfléchir à un projet immobilier et de vie commune.
Sur un terrain, ils vont concevoir des logements qui correspondent à leurs besoins et à leurs principes de vie. Au quotidien, ils vont gérer l’habitat avec des réflexions sur des évolutions possibles des parties communes et entretenir leur lieu de vie.
Dans un projet d’habitat participatif, les habitants souhaitent vivre en communauté, mais pas en colocation. Ils ont leurs espaces privatifs, que ce soit un appartement ou une maison, cela dépend du projet, du lieu et des budgets. Tout au long du projet, les habitants pensent à leurs logements personnels, mais aussi aux espaces communs partagés. Lors de réunions, ils réfléchissent à quels espaces peuvent être utiles pour le bien-être de tous.
Les groupes d’habitants ne se forment pas en quelques jours. Ils évoluent au fil du projet. Des personnes changent d’avis et vont chercher leur bonheur ailleurs, d’autres arrivent en cours de route. Un groupe se forme autour d’une envie commune et de valeurs communes : favoriser le lien social, réduire leur empreinte écologique, mettre en place des actions de développement durable…
Les espaces communs en habitat participatif
Dès le début d’un projet participatif, les réunions et les échanges se multiplient afin d’affiner le projet et deux des grands sujets sont les espaces partagés et les services en commun :
- Jardins et potagers
- Buanderie
- Chambre/ studio d’amis
- Terrasse commune
- Salle de réunion
- Atelier
- Cuisine commune…
Les avantages et les inconvénients de l’habitat participatif
Comme tout, l’habitat participatif a ses qualités et ses défauts. Cette manière de vivre peut convenir ou non, cela dépend de nos caractères, de nos envies.
Les avantages :
- Vivre ensemble : connaître ses voisins, s’entraider, partager des moments conviviaux…
- Avoir des logements adaptés aux besoins et aux envies de chacun (disposition, design, matériaux…)
- Réaliser des économies, partager certaines dépenses.
Les inconvénients :
- Avoir le temps. Partager des extérieurs, bien vivre ensemble, instaurer une bonne ambiance, ça demande du temps. Vous n’avez surement pas envie d’être ce voisin fantôme que personne ne connait ? Il faut savoir se libérer du temps pour participer, mettre la main à la patte et poser sa pierre à l’édifice.
- Avoir un esprit de groupe, et ne pas réfléchir de manière trop individuelle. Certes, il faut penser à soi, mais tout en gardant une pensée pour autrui et maintenir un équilibre dans le groupe d’habitants.
Exemples d’habitat participatif dans la métropole rennaise
Casalma à Rennes : Afin de dynamiser la rue de l’Alma, un projet d’habitat participatif s’est monté. Le groupe d’habitants a été formé grâce à des connaissances de connaissances et a été accompagné tout au long du projet par un promoteur immobilier. La base était de 6 foyers mais au fur et à mesure, ils ont souhaité s’agrandir et s’ouvrir à de nouveaux foyers. Ils n’avaient pas de date d’échéance et pourtant ils se sont impliqués dans ce projet, car il leur plaisait. C’était pour eux un projet de vie stimulant.
Découvrez l’histoire de ce groupe d’habitants et de leur projet d’habitat participatif : http://www.rennes-casalma.fr/#Accueil
Les amis de Max : Ce groupe de 7 foyers c’est formé en septembre 2009 avec une démarche de création d’un habitat groupé participatif et écologique au sein de Rennes. Leur principe de production se base sur un petit collectif R+2 à ossature bois, un habitat passif et écologique constitué de 7 appartements privatifs et de parties communes partagées : une salle commune avec coin cuisine et chambre d’amis, un atelier, un jardin…
La politique de Rennes métropole
Le programme local de l’habitat (PLH) de Rennes Métropole fixe des objectifs majeurs répondant à des principes de développement durable : satisfaire les besoins en logements afin d’éviter aux ménages l’éloignement de la métropole et donc l’allongement des parcours, réduire la consommation foncière, promouvoir la qualité environnementale dans les opérations d’aménagement et d’habitat… Ce PLH intègre également des pistes de progrès issues des expériences d’habitat participatif et soutient le développement de ce type de projet à plus grande échelle.
Dans une démarche d’habitat participatif, la ville de Rennes veut offrir la possibilité de contribuer à la conception de logements et d’habitats grâce à des espaces partagés. L’objectif est de créer une solidarité à l’échelle d’immeubles mais aussi de quartiers et de favoriser l’implication des habitants dans les projets urbains, particulièrement en zones ANRU. La ville souhaite confirmer sont intérêt pour des démarches remettant l’habitant au cœur du projet.
Alors, envie d’intégrer une telle aventure ?